Introduction( version PDF Télécharger le PDF )

L’examen de l’oreille a pour but de poser un diagnostic ou, plus simplement, de donner un nom à la maladie qui explique les problèmes présentés par le patient. Ce diagnostic est primordial, car c’est de lui que vont dépendre le ou les traitements proposés. En médecine, ce n’est pas le traitement qui est le plus important, mais bel et bien le diagnostic. Ce dernier, posé sur la base des différents éléments découverts lors de l’examen clinique de l’oreille, est unique alors que les traitements possibles sont souvent nombreux[i].

Schéma: Examen de l’oreille

L’examinateur doit donc utiliser tous les moyens à sa disposition pour poser ce diagnostic[ii]. La consultation otologique se compose schématiquement de cinq étapes fondamentales :

  • la prise de l’anamnèse,
  • l’examen physique de l’oreille basé sur l’otoscopie,
  • les examens complémentaires concernant surtout la mesure de l’audition[iii],
  • l’argumentation du diagnostic,
  • la proposition d’un traitement.

L’anamnèse, première partie de l’examen, est l’histoire du patient. Elle va rechercher systématiquement les principaux symptômes que l’oreille peut présenter, à savoir :

  • des douleurs (otalgies)[iv],
  • un écoulement (otorrhée)[v],
  • une diminution de l’audition (hypoacousie ou surdité),
  • des sifflements d’oreille (acouphènes),
  • des vertiges.

Si un ou plusieurs de ces symptômes sont présents, ils doivent être clairement définis et hiérarchisés. La recherche systématique de ces symptômes est complétée par la recherche des antécédents médicaux et chirurgicaux qui pourraient avoir une relation avec le problème présenté. L’anamnèse recherche aussi d’autres symptômes ORL, notamment concernant le nez, car certains de ceux-ci peuvent avoir une influence sur la maladie de l’oreille. La deuxième étape de la consultation otologique est l’examen physique du patient ; c’est autour de ce dernier que le reste de la consultation va s’orienter.

Bibliographie et liens  :

  • Dulgerov P, Remacle M. Précis d’audiophonologie et de déglutition. L’oreille et les voies de l’audition. Marseille : Solar, 2005.
  • Légent F, et al. ORL Pathologie cervico-faciale. Paris : Masson, 1996.
  • Légent F, et al. Manuel pratique des tests de l’audition. Paris : Masson, 1998.
  • Mudry A. Techniques et problèmes de l’otoscopie. Cahiers Audition 1997;10(5):16-20
  • Portmann M, Portmann C. Précis d’audiométrie clinique avec atlas audiométrique. 6ème ed. Paris : Masson, 1988.
  • Robinette MS, Glattke TJ. Otoacoustic emissions. Clinical applications. 2nd ed. New York : Thieme, 2002.
  • Roeser RJ, Valente M, Hosfprd-Dunn H. Audiology diagnosis. New York : Thieme, 2000.

[i] Pour une maladie donnée, il existe souvent différents traitements possibles comme la chirurgie, un appareil ou un implant auditif. Sauf en cas d’infection, les médicaments sont rarement efficaces pour ce qui est des pathologies de l’oreille. Ces différents traitements doivent être clairement exposés et discutés, avec leurs avantages et leurs inconvénients.

[ii] Ce n’est pas en faisant des économies sur les moyens diagnostiques que l’on va diminuer les coûts de la santé mais en discutant l’utilité de certains traitements.

[iii] Communément appelé audiométrie, dérivé du nom de l’instrument que l’on utilise pour le faire.

[iv] Mudry A. Que faire face à une otalgie aiguë. Rev Med Sui Rom 2001;121:467-470. Résumé : « L’otalgie est le symptôme auriculaire le plus fréquemment rencontré en consultation d’urgence. Les principales causes de douleur aiguë de l’oreille sont : l’otite externe localisée ou furoncle du conduit auditif, l’otite externe diffuse, l’otite moyenne aiguë, la myringite bulleuse séro-hémorragique, le zona du ganglion géniculé et le barotraumatisme de l’oreille. Ces différentes pathologies sont présentées dans cet article en rappelant les principaux points de l’anamnèse, de l’examen clinique et du traitement. Deux paramètres importants se dégagent de ce travail : l’importance de l’examen otoscopique qui permet de poser le diagnostic et la nécessité d’introduire rapidement un bon traitement antalgique car la douleur peut être très intense. En fonction de la pathologie présente, notamment pour l’otite moyenne aiguë et la myringite bulleuse, un contrôle à trois jours est indiqué pour s’assurer de l’absence de développement de complications. »

[v] Mudry A. Que faire face à une oreille qui coule ? Patient Care 1998:14(5):18-23. Résumé : « L’otorrhée muco-purulente est un motif fréquent de consultation. Différentes pathologies en sont responsables, dont les plus courantes sont l’otite externe diffuse, l’otite moyenne aiguë perforée, l’otite moyenne chronique active, le choléstéatome et la myringite granuleuse. Le présent article rend compte de la sémiologie, l’examen clinique et la prise en charge de ces entités tout en rappelant les autres causes beaucoup moins fréquentes d’écoulement d’oreille. »

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