Introduction( version PDF Télécharger le PDF )

Dérivé des mots grecs anciens akouô, entendre et phainô, apparaître, l’acouphène (tinnitus en anglais) est, selon le Grand Robert, une sensation auditive anormale (sifflement, bourdonnement, grésillement, tintement d’oreille) qui n’est pas provoquée par un son extérieur. En d’autre terme, c’est une sensation auditive fantôme (son ou bruit) perçue en l’absence d’un stimulus acoustique (source sonore) externe correspondant. C’est un symptôme fréquent et non une maladie, touchant 10 à 15% de la population, voir plus selon certaines autres études. Il peut fortement péjorer la qualité de vie chez 1 à 2% des personnes touchées dans le monde occidental, voir plus jusqu’à 15% (frustration, ennui, irritabilité, anxiété, insomnie, difficultés de concentration, dépression). L’acouphène concerne 0,5% des enfants et devient plus fréquent avec l’âge. Il est parfois initié par des facteurs émotionnels ou du stress. L’acouphène est le plus souvent décrit comme un son simple, semblable à un bourdonnement, un sifflement, un tintement, un bruit de cloche ou d’eau, un grésillement de télévision, un bruissement, la stridulation des grillons, un chuintement, voire un ronflement. Il est parfois décrit comme un son complexe de type orchestral, voix humaines ou chants d’oiseaux. Dans ce dernier cas, il doit être clairement différencié des hallucinations auditives. L’acouphène a été traditionnellement regardé comme un problème otologique, mais les découvertes récentes mettent en avant son implication neuronale au niveau des voies auditives centrales. La vérité se situe vraisemblablement au milieu, car l’atteinte otologique souvent sub-clinique est probablement le facteur initial de la modification neuronale secondaire.

L’acouphène est cliniquement hétérogène dans ses causes, ses caractéristiques et ses symptômes accompagnants. Sa grande variabilité laisse supposer des sous-types d’acouphène en fonction d’une étiologie spécifique et de leur physiopathologie. Il existe deux classes d’acouphènes : l’acouphène subjectif, de loin le plus fréquent (plus de 99% des cas), est entendu seulement par le patient et l’acouphène objectif, beaucoup plus rare, est aussi perçu par l’entourage du patient ou l’examinateur. L’acouphène peut être aigu ou chronique (plus de 3 mois).

Bibliographie et liens :

http://www.tinnitus-liga.ch/tinnitus-liga/modul.php?language=fr&thema=home&subthema=home
Langguth B, et al. Tinnitus: causes and clinical management. Lancet Neurol 2013;12:920-930
Shore SE, et al. Maladaptative plasticity in tinnitus – triggers, mechanisms and treatment. Nature Neurol 2016;12:150-160

Dernière modification 13.04.2016