Introduction( version PDF Télécharger le PDF )

Différents termes sont utilisés pour décrire une diminution de l’audition. Selon les ouvrages, leur définition n’est pas tout à fait la même. On parle de surdité[i], d’hypoacousie[ii] ou de cophose et de déficience auditive[iii]. Environ 10% de la population souffre d’une diminution de l’audition. Selon l’OMS, de nombreux cas de surdité sont évitables par des programmes de dépistage et de traitements précoces, par des campagnes de prévention concernant les complications des otites, des autres infections[iv] ou de certains traitements médicamenteux et par une meilleure information de la population pour ce qui est de l’exposition aux bruits et les mesures de prévention qui lui sont applicables. L’OMS estime ainsi que 50% des cas de surdité[v] « sont évitables par la prévention, le diagnostic et la prise en charge ». La surdité est un phénomène de société très important car à la perte de l’audition se ferme une des plus grandes portes ouvertes au monde par où entre la culture et la sociabilité (Santiago Ramon y Cajal). Elle est aussi une atteinte à l’intégrité corporelle que Marie Lenéru décrit si bien dans son journal d’une sourde : « C’est la seule atteinte physique qui ne laisse point de trace, elle est invisible comme une plaie morale. Elle vous laisse sournoisement intact et ronge la vie par le dedans. » L’origine de la surdité peut être congénitale (une personne sur mille dans la population générale), c’est-à-dire présente à la naissance, ou acquise (une personne sur dix dans la population générale), c’est-à-dire qui a commencé après la naissance. Les cas de surdité congénitale peuvent être liés à une malformation ou à une maladie héréditaire ou non[vi]. De nombreux syndromes et maladies, le plus souvent rares, peuvent être associés à la surdité congénitale.

Les surdités acquises sont largement les plus nombreuses. A part au vieillissement physiologique, appelé presbyacousie, qui est de loin leur cause la plus fréquente, les surdités acquises sont associées à diverses pathologies de l’oreille se développant isolément ou dans le cadre de maladies touchant aussi d’autres organes. La connaissance et le dépistage précoce de ces pathologies permet d’en diminuer fortement les conséquences. N’importe quelle maladie touchant l’oreille peut provoquer une diminution de l’audition plus ou moins importante. En cas de surdité, il est impératif de consulter un spécialiste pour essayer de chercher et de comprendre son origine. L’examen clinique de l’oreille ne suffit pas ; il doit être accompagné d’un examen de l’audition. Les tests simples de dépistage ne sont pas assez sensibles pour découvrir une surdité débutante.

Les surdités sont classées en fonction de deux critères principaux : l’endroit de l’oreille qui est touché et le degré de la diminution de l’audition. La surdité n’est pas seulement un problème d’ordre physique, elle est aussi souvent un problème d’ordre psychique : on veut cacher sa surdité de peur de recevoir des commentaires et remarques de l’entourage. Mais en voulant cacher ce problème aux autres, l’individu va éviter les rencontres à caractère social, regarder la télévisison tout seul et finir par s’isoler. Le premier traitement de la surdité est l’appareil auditif.

Schéma: Surdité


[i] C’est le terme le plus souvent utilisé. Il comprend toutes les sortes de surdités, qu’elles soient partielles ou totales.

[i] C’est le terme médical utilisé pour désigner une diminution de l’audition. Selon l’origine étymologique du terme, l’hypoacousie ne peut être que partielle. Si la perte de l’audition est totale, on parle de cophose.

[ii] Le terme de déficience auditive est surtout utilisé par l’OMS. Cette déficience peut être partielle ou totale. Toujours pour l’OMS, la surdité ne peut être que totale. http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs300/fr/index.html

[iii] Comme les oreillons et la rougeole, notamment par des campagnes de vaccination.

[iv] Il est plus judicieux de parler des effets de la surdité sur la vie de tous les jours.

[v] Par exemple la prématurité, des problèmes de manque d’oxygène pendant l’accouchement ou des maladies de la mère pendant la grossesse comme la rubéole.

Bibliographie et liens :

– Canalis RF, Lambert PR. The ear comprehensive otology. Philadelphia : Lippincott Williams & Wilkins, 2000.

– Morgon AH, et al. Suppléance instrumentale de la surdité : les aides auditives. Paris : Société française d’ORL, 1998.

– Portmann M, Portmann M. Précis d’audiométrie clinique. 6ème ed. Paris : Masson, 1988.

– Willott JF. Aging and the auditory system : anatomy, physiology, and psychophysics. London : Whurr, 1991.

Dernière modification 20.04.2015