Le cholestéatome( version PDF Télécharger le PDF )

Figure 16

Figure 16 : cholestéatome attical

Le cholestéatome est une maladie de l’oreille qui a tendance à ronger tout ce qui se trouve autour d’elle. Le cholestéatome peut être défini comme une poche ou un sac de peau placé au mauvais endroit. On parle de pseudotumeur inflammatoire de l’oreille moyenne caractérisée par la production de débris de peau (squames) qui vont envahir l’oreille moyenne et la mastoïde. Pour ce faire, le cholestéatome va ronger en profondeur les structures de l’oreille en contact avec lui, comme les osselets ou l’os de la mastoïde. C’est la pathologie de l’oreille moyenne la plus redoutée, car non traitée, elle est capable de créer de nombreuses complications comme une perte totale de l’audition, des vertiges, une paralysie du nerf facial et même une méningite ou un abcès cérébral. Fréquentes jusqu’au milieu du XXe siècle, ces complications sont heureusement fort rares actuellement grâce aux moyens modernes de traitement chirurgical. Le cholestéatome est souvent la conséquence, à long terme, d’otites moyennes mal soignées pendant l’enfance laissant des séquelles comme les poches de rétraction qui prédisposent au développement de ce type de pathologie. Il en existe deux formes principales :

  1. Le cholestéatome acquis, est de loin le plus fréquent. Il se développe le plus souvent à partir d’une poche de rétraction dans la partie atticale de l’oreille (figure 16) qui va progressivement envahir la mastoïde et l’oreille moyenne en détruisant les structures en contact avec elle.
  2. Le cholestéatome congénital, d’origine différente, représente 2% à 4% des cas de cholestéatome. Il provient d’un reste embryologique de peau dans l’oreille moyenne. Ce reste va progressivement produire de nouveaux débris de peau qui vont s’accumuler dans l’oreille moyenne, souvent dans la partie antérieure, et produire d’abord une petite masse d’aspect blanchâtre derrière un tympan normal (figure 17), sans symptômes particuliers. Si elle n’est pas détectée, cette masse va grossir progressivement et se comporter comme un cholestéatome acquis pour provoquer une diminution de l’audition puis d’autres symptômes en fonction des dégâts produits dans l’oreille. Lorsque le cholestéatome engendre un écoulement, c’est qu’il a déjà atteint un stade avancé.
Figure 17

Figure 17 : choléstéatome congénital

Le cholestéatome est une pathologie perverse de l’oreille moyenne car il se développe, au début, à bas bruit et sans beaucoup de symptômes. Il passe par des phases actives se manifestant souvent par un écoulement nauséabond avec une odeur de « vieux fromage », sans véritables douleurs. La diminution de l’audition est, au début, peu importante. Le cholestéatome produit parfois des polypes inflammatoires. L’otoscopie est caractéristique mais elle peut prendre des aspects très différents. Un nettoyage soigneux de l’oreille est impératif pour une bonne observation car le cholestéatome est fréquemment caché derrière des sécrétions collées sur la partie supérieure du tympan. En fonction de l’étendue de la destruction des osselets, la perte auditive sera plus ou moins importante. Cette diminution de l’audition, généralement de transmission, se reconnaît facilement sur un test de l’audition. Elle peut même être totale si le cholestéatome envahit l’oreille interne. Le diagnostic de cholestéatome est souvent sous-estimé. Devant un écoulement d’oreille durant plus de trois mois ou en cas de polype inflammatoire du tympan, il faut toujours suspecter un cholestéatome. Chez l’enfant, une petite tache blanche sur le tympan, surtout si elle est antérieure, doit aussi toujours faire suspecter un cholestéatome. Le diagnostic est confirmé par une radiologie CT des oreilles. Cet examen radiologique permet aussi de voir l’extension du cholestéatome et de choisir la technique chirurgicale la mieux adaptée. Le seul traitement possible est la chirurgie. Cette dernière est indispensable en raison du risque d’évolution défavorable vers des complications. Le but de la chirurgie est d’enlever complètement le cholestéatome puis de reconstruire les parties détruites de l’oreille avec, si possible, le rétablissement de la continuité de la chaîne des osselets. Cette chirurgie s’effectue le plus souvent en deux étapes.


Il fut décrit pour la première fois sous le nom de « carie de l’oreille » par Duverney en 1683.

Ressemble à une tumeur de par son comportement de destruction des tissus autour de lui, mais n’est pas une tumeur.

C’est aussi une forme d’otite moyenne chronique.

http://www.entoflorachne.com/Histopathologie/Histopathologie%20humaine.html

On parle de second look, c’est-à-dire deuxième regard, pour la deuxième étape.

Dernière modification 20.04.2015

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